Océans et Micro-Plastique
NOIAA porte un intérêt particulier à l’environnement, société citoyenne
elle a conscience des problèmes actuels et surtout, tente de se projeter
en pensant aux futures générations.
Cette semaine, nous allons nous arrêter sur le micro-plastique. Si leurs petites tailles ne les rendent pas visible immédiatement les conséquences, hélas, commencent à se faire voir.
Les Micro-Plastique, c’est quoi exactement:
Les micro-plastiques sont les petites particules (< 5 mm) de matière plastique dispersées dans l’environnement. Il peut s’agir de fragments d’objets en plastique ou de microbilles de plastique de plus en plus utilisées par l’industrie et dans les cosmétiques depuis quelques années, ou de fibres synthétiques (abondamment retrouvées dans les boues d’épuration qui sont épandues sur les sols).
Leur définition varie selon les auteurs et chercheurs.
Pour certains ce sont toutes les particules uniquement composées de plastique et plus petites que 1 mm D’autres portent la limite de taille à 5 mm
On distingue les micro-plastiques primaires et secondaires. Ces derniers sont issus de la dégradation de plus grands morceaux de plastiques sous l’effet conjugué de l’oxygène, des UV, de la chaleur, d’actions mécaniques ou de l’activité biologique.
Les Effets de cette Pollution :
Ils sont devenus un sujet de préoccupation car ils s’accumulent dans les sols, les cours d’eau, les lacs et l’environnement marin et certains aliments ; ils ont en quelques décennies contaminé tous les océans et les espèces marines à tous les niveaux de la chaîne alimentaire, d’un pôle à l’autre et jusque dans les grands fonds.
En 2018, des micro-plastiques et des produits chimiques persistants sont retrouvés dans presque tous les échantillons de neige et d’eau collectés par Greenpeace en Antarctique, même dans les zones les plus reculées.
Le poisson et les fruits de mer sont une source importante de protéines pour les humains (6,1 % des protéines alimentaires dans le monde en 2007). Les micro-plastiques ingérés par les poissons, moules crustacés sont consommés par l’homme qui est situé en fin de chaîne alimentaire. Une étude faite à l’Université d’État de New York a échantillonné 18 espèces de poissons : toutes contenaient des micro-plastique dans leur organisme. De nombreux chercheurs ont trouvé des preuves que des particules et fibres plastique étaient chimiquement associées à des métaux, métalloïdes, polychlorobiphényles et à d’autres toxiques lors de leur séjour dans les tuyaux d’égouts, stations d’épuration, boues d’épuration, sédiments, cours d’eau, estuaires et mer. Le complexe de micropolluants est ingéré par l’Homme avec sa nourriture.
Les Enjeux Sanitaire :
Les effets directs et indirects de l’ingestion de ces micro-plastiques sur la santé sont encore inconnus, cependant la libération spontanée de bisphénol A (perturbateur endocrinien) par certains plastiques suggère une part de responsabilité des micro-plastiques dans l’infertilité ainsi que certains troubles du développement grandissant chez la population.
La principale préoccupation sanitaire pour l’homme a d’abord porté sur les colorants, additifs et molécules chimiques toxiques et cancérigènes ou mutagènes utilisés pour fabriquer nombre de ces plastiques.
Des craintes concernent les femmes en âge de procréer et le fœtus (risque de malformations congénitales dont anomalies de distance anogénitale, micropénis ou non descente testiculaire), suite à l’exposition aux phtalates et aux métabolites du DEHP connus pour interférer avec le développement de l’appareil reproducteur masculin.
Les Enjeux Écologique :
En 2017, une étude a montré que ce n’est pas
accidentellement, mais volontairement que de nombreux poissons ingèrent des
micro débris de plastiques perdus en mer. Les poissons n’ont pas ce
comportement face à des plastiques encore « propres ». Ce
comportement peut aller jusqu’à entraîner leur mort, mais plus souvent se
limite à des intoxications ou à une bioaccumulation de polluants divers issus
du plastique ou adsorbé à sa surface. Il est source de risque pour les
consommateurs de poissons.
Explication : les micro débris flottant dans l’océan ou entre deux
eaux se couvrent rapidement d’un périphyton (biofilm d’algues et bactéries et
de microorganismes fixés, et parfois d’œufs de divers organismes. Ces micro-plastiques
ont alors pour les poissons planctonivores le goût ou l’« odeur » de
leur nourriture. Il en va de même pour des déchets plus gros (trouvés en
abondance dans l’estomac d’albatros morts). À ce jour, ce phénomène a été
constaté pour au moins cinquante espèces de poissons un peu partout dans le
monde. Science Advances a publié en 2017 une étude évaluant à
8,3 milliards de tonnes la quantité de plastique produite de 1950 et 2015,
qui aurait engendré 6,3 milliards de tonnes de déchets (dont 9 % ont
recyclés seulement). Plus de 8 millions de tonnes de déchets plastiques
finissent annuellement en mer.
D’où viennent-ils :
Ces déchets surtout retrouvés dans certains sols (débris de billes de polystyrène expansé ou de bâche de culture), cours d’eau, sédiments et en mer proviennent pour la plupart d’apport terrigènes (80 % environ des plastiques marins sont estimés apportés en mer par les fleuves ou le vent) et pour certains directement apparus dans les eaux marines à partir de la dégradation de filets, fils de pêche en nylon et autres engins de pêche, de toiles et bâches synthétique, de pelliculages plastiques ou de morceaux d’emballages et objets divers jetés ou perdus en mer, épaves, etc.
Le lavage des vêtements et tissus synthétiques et la conduite sur route, qui use les peintures routières sont deux sources de pollution de l’océan mondial qui avaient été sous-estimées. Ces particules invisibles à l’œil nu constituent en 2017 jusqu’à un tiers (15 à 31 % des 9,5 millions de tonnes déchets marins en plastique et autres polymères rejetées chaque année, selon un rapport qui a porté sur sept régions géographiques marines (publié le 22 février 2017 par l’UICN).
Les Alternatives :
Si la plupart des polymères à base de pétrole sont non biodégradables ou très peu biodégradables, de nombreux plastiques d’origine naturelle le sont. Certains industriels cherchent à les étudier et parfois à les copier (biomimétique) pour les intégrer dans la production de matériaux biodégradables similaires aux plastiques actuels.
Leurs propriétés, durant la phase de dégradation dans l’environnement, exigent cependant encore un examen détaillé avant le développement d’une large utilisation.
Édité par NOIAA Ltd
Sources : Wikipédia